Quelques semaines après la cérémonie, maman et moi déménagèrent, destination La Motte Servolex, une petite ville située sur les hauteurs de Chambéry, en Savoie. Dans les hauteurs de la ville, un hameau de quelques bâtisses, dont celle ou je devais poser mes valises, mais pas mon fardeau et son boulet de fantôme. Maman attendue l’été, la fin d’une période scolaire, l’inscription dans l’école primaire de La Motte.
Cet été là, il devait faire chaud dans le hameau. Il faisait froid dans mon cœur, dans mon âme, dans l’ensemble de mon corps. A dix ans, j’étais au CM 2, que j’ai du redoublé, mes résultats de fin d’année sur Annecy le demandant. Cet été là, un cahier de vacances me servait de guide, mais aussi de prétexte pour ne pas sortir, ou si peu, de la bâtisse.
Dire qu’un homme avait vécu là, dire qu’il était mon père, dire que j’ignorais même son prénom à peine quelques semaines avant son enterrement. Qu’il avait comme seule famille un frère cadet, vivant à Paris, ayant une belle situation professionnelle. Quatre personnes pour accompagner la tête baissée une âme vers d’autres cieux, un être vers d’autres lendemains. Quatre personnes et pas une de plus, même pas le Notaire qui devait avoir d’autres obligations.
Cet été là, j’ai du apprendre bien des choses de la bouche de maman. Elle et lui n’étaient pas vraiment mariés, pas vraiment pacsés. Mais il lui avait laissé la bâtisse et ses champs en héritage. Elle et lui ne se parlaient plus vraiment depuis dix ans. Il l’avait laissé sur un bas coté, lors de sa grossesse, pour des raisons pour les quelles maman ne souhaitait pas communiquer. Mais, savait elle vraiment pourquoi ?
Dans la bâtisse, la porte d’entrée donnant accès à une grande pièce, faisant office de cuisine et de salle à manger. Sur la grande armoire de la pièce, une photo dans un cadre en bois vernis. Un couple faisant face à un photographe souri. On devine le petit ventre rond de quelques mois, les yeux de l’homme posé sur celui-ci. Maman m’affirma qu’il s’agissait de lui, qu’il s’agissait d’elle, qu’il ne s’agissait pas encore de moi, mais que cela le deviendrait. Elle et lui, devant la bâtisse, pas encore repeinte, sans ces boiseries aux portes et aux fenêtres remisent à neuf. La bâtisse était une ferme réaménagée. La ferme appartenait au père de mon père, retransmise de générations en générations.
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Es-ce Toi qui a dessiné ce joli et doux portrait ? Es-ce Toi sur ce portrait ?
RépondreSupprimerOui, oups, je suis curieuse....:)