mardi 14 avril 2009

Cet été là (2)



Cet été là, j’ai du lui dire en revoir, sur un quai de gare. Il ne partait pas pour la guerre, mais juste pour faire un service militaire alors obligatoire. Il n’était pas obligé de signer pour six mois de rabe, mais il l'a fait. Il devait faire ses classes, son apprentissage de militaire. Il n’était pas obliger de demander à prendre du galon, mais il le fit. Lorsqu’il me dit au revoir, sur ce quai de gare, il m'a fait un bisou sur la joue, juste au bord du bord de la lèvre. Comme s’il s’agissait d’un signe. Puis il m’a glissé dans l’oreille « Je t’écrirai, je te le promets, chaque semaine, je t’écrirai, ma Parci ». Mon Prince Charmant monta dans le wagon, le train parti. Les larmes sur mes joues et sur mon mouchoir eurent du mal à sécher malgré la chaleur d’un été.

J’étais « sa » Parci. Il me surnommait comme cela depuis ma plus petite enfance. Il pensait que j’agissais avec parcimonie, d’où le surnom. Mes copines d’école m’appelaient Alex, la maîtresse Alexandra. Maman, elle, m’appelait Princesse. Les murs de ma chambre étaient couverts de dessins de princesse dans les bras de Prince charmant. Les dessins se retrouvèrent dans une valise, avec d’autres affaires. Cet été là, ils sont restés dans un carton. Ma nouvelle chambre se devait d’être neutre. Je ne pouvais encore la personnaliser.

Cet été là, maman me raconta. Sa rencontre, les premiers pas, les premiers jours, sa grossesse arrivant comme un signe d’un destin qu’elle ne voudrait pas changer. Parce que c’était elle, parce que c’était lui, parce qu’il y a eu moi et les dix années que nous vécurent ensemble. J’étais sa princesse, elle était ma reine. Nous vivions dans un château, pas dans un appartement de trois pièces situé au rez de chaussé d’un immeuble.

Même si cet été là nous dure déménager, passer d’un petit appartement à une grande bâtisse, il était de notre devoir à toute les deux de rester vivre dans ce château. Maman me raconta, j’écoutais attentivement et je compris que cela ne changerait pas le faite d’être résidente Princesse d’un château d’amour et d’affection construit et tissé par les mains d’une maman, de ma maman.

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